Fait de constructions et de dé-constructions, de découpes, de pliages, de superpositions, d'assemblages, de collages, l'ensemble des recherches questionne le motif en tant que sujet de peinture tout autant que peinture lui-même. Au travers des dessins, des peinture ou des céramiques, le motif est contraint par le support qui l'accueille. La couleur, les couleurs devrais-je dire, opèrent des déclinaisons, des variations sensibles de teintes, … chacune de ces déclinaisons offrant de nouvelles possibilités et chacune étant une nouvelle contrainte à la fois. Colorées, fraîches, vives, mes œuvres restent graphiques. Elles ont parfois quelque chose d'ornemental. Essentielles, sensibles, élégantes, toujours les œuvres montrent d'une grande cohérence, d'une diversité mesurée, résultats de variations ténues mais efficientes. Répétition et changement sont au centre de mon œuvre qui, rappelant la fragilité de l'existence, entrent en résonance avec la philosophie bouddhiste, avec l'idée d'un émerveillement constamment renouvelé.
EXPOSITION EN COURS

“Mille Fragments” Rainier Lericolais
Musicien et plasticien, Rainier Lericolais bâtit depuis un peu plus de vingt ans une oeuvre expérimentale dans laquelle les questions de la mémoire enregistrée, de l’emprunt, de l’empreinte et de l’image fantôme occupant une place cardinal.
Son travail ne s’impose pas, nécessitant une extreme attention du regardeur. Ses objets sont labiles, précaires, raffinés. Ainsi en est-il de ses dessins au fusain ou à la mine de plomb ou de ceux laissés par le passage d’une toupie. Touche-à-tout, autodidacte, il est, dit-il, un “spécialiste de rien”. Travaillant à la fois la peinture, la photographie ou la sculpture, il se définit comme un dessinateur. Il invente ses propres procédés bien souvent gouvernés par le hazard.
De la meme manière qu’il utilised “sampling” dans son travail musical, Rainier Lericolais utilise ici un repertoire de formes existantes, vole, emprunte, découpe des oeuvres ou des images puisées dans un large corpus de references nourri par sa passion pour les avant-gardes. Il se fraye un itinéraire à travers ses influences, habite, détourne, recompose ces formes pour les faire siennes, les emmener ailleurs, offrant ainsi une relecture incessante des images et de leur survivance.